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LE MOT DU PRESIDENT









Nous arrivons tranquillement au plein cœur de l’été, donc normalement avec de belles périodes de beau temps et chaleur. Celles-ci peuvent être pénibles à supporter, surtout en ces périodes de réchauffement climatique, mais malheureusement, ces hausses de température n’annulent pas les risques encourus lors d’une exposition au froid, principalement en haute montagne ou en situation de détresse, et cette exposition peut avoir de lourdes conséquences.

En cas d’accident ou même de maladie, le corps humain est particulièrement sensible à l’action du froid et une hypothermie peut rapidement prendre une tournure dramatique. Les facteurs favorisant l’hypothermie sont un fort flux d’air froid sur la peau, le contact de la peau avec une surface froide lorsque l’on est assis ou couché et la perte naturelle de chaleur par voie cutanée.

En temps normal, la température du corps humain se situe autour de 37°C et, quand elle menace de baisser, le corps réagit en tentant de limiter les pertes de chaleur par la contraction des vaisseaux sanguins et s’efforce de produire de cette chaleur par le biais de tremblements. Ces deux réactions sont désagréables mais pas dangereuses.

Malheureusement des effets secondaires peuvent présenter de grands dangers, surtout après un accident. Le corps a besoin de plus de calories, le cœur pompe plus fort et la circulation sanguine est ralentie, et c’est là que l’hypothermie présente un grand danger.

Une planification minutieuse, un bon équipement et des gestes appropriés permettent de limiter les risques. Nous devons par exemple, si cela est possible, rester actif s’il n’y a pas de blessure ou risque de chute, isoler son corps du sol afin de limiter l’effet de conduction et ainsi limiter la déperdition de chaleur, utiliser une couverture isothermique qu’on devrait toujours avoir au fond du sac, c’est léger et ça prend peu de place, et évidemment enfiler des vêtements secs, manger et boire (pas d’alcool) et se mettre à l’abri du vent. Il doit encore exister de nombreux conseils afin d’éviter des problèmes, malheureusement on ne sera certainement pas en mesure de tous les appliquer à la lettre, mais ça nous incitera à compléter notre équipement personnel.

Il y a une règle que j’ai omis de signaler, peut-être un peu volontairement, qui est le fait d’éviter de fumer. Tout le monde le sait, fumer contrairement au rire, n’est pas bon pour la santé et en plus, cela a pour effet de contracter les vaisseaux sanguins dans les mains et les pieds, ce qui augmente le risque de gelures localisées. Je suis évidemment d’accord avec cela, mais par expérience, ayant vécu quelques bivouacs dans le froid ou/et la tempête, je me permets de dire que dans ces moments pas toujours très agréables, pouvoir sortir une pipe du sac avec un peu de tabac, la bourrer et l’allumer tranquillement, avoir pendant quelques secondes la petite flame du briquet, la chaleur de celle-ci, l’odeur du tabac qui est moins désagréable que celui de la cigarette, le bruit du tabac qui se consume, cette petite lueur nous remonte le moral un petit moment, et dans une longue nuit c’est toujours ça de pris.

Voilà, j’espère que les toubibs ne seront pas fâchés de ma prise de position, que les jeunes de moins de 16 ans ne liront pas ce dernier paragraphe, qu’un psy pourra me soutenir et surtout, qu’on n’ait pas besoin de tous ces conseils. Donc prudence et pas de folies afin de passer un bel été sans accident et sans soucis.

Thierry Lentillon.